RN 5 – Neige, avalanches et risques glaciaires

Mise à jour : novembre 2020

Florence NAAIM, Directrice de l’Unité de Recherche Erosion Torrentielle Neige et Avalanches – INRAE
Mylène BONNEFOY-DEMONGEOT
, Ingénieure d’étude cartographie des risques naturels – INRAE
Nicolas ECKERT, chercheur – INRAE
Thierry FAUG, Chercheur (IDAE) – INRAE
Samuel MORIN, Chercheur, directeur du Centre d’Etudes de la Neige (CNRM/CEN) – METEO FRANCE

Sommaire :

 

1  Définitions

La neige se forme par des températures très basses dans les nuages ; les conditions qui y règnent expliquent les diverses variétés de cristaux rencontrés ; lorsque ceux-ci, agglomérés en flocons, sont suffisamment lourds, ils tombent et, si les températures jusqu’au sol ne dépassent pas +2 à + 4°C, ils vont s’y déposer et, le cas échéant persister.

Couche après couche, perdant leur individualité et emprisonnant de l’air, les flocons constituent un manteau neigeux dont les caractéristiques évoluent continuellement en fonction des conditions météorologiques. Sur une pente, ce dernier peut être soumis à une lente reptation ; si son épaisseur et la déclivité (généralement au-delà de 25°, hors cas de neige très mouillée) sont suffisantes, il peut donner naissance à une avalanche, déplacement gravitaire rapide (plus de 1m/s) provoqué par une rupture d’équilibre en son sein, soit naturelle soit provoquée (par exemple suite au passage de skieurs, à la chute de corniches ou de rochers, à un tir à l’explosif).

À partir d’une certaine altitude (vers 3 000 m dans les Alpes), la neige ne fond pas d’une année sur l’autre mais s’accumule : elle se transforme d’abord en névé puis, à partir d’une certaine profondeur sous l’effet de la pression, en glace ; la masse que constitue le glacier s’écoule lentement, subissant des phénomènes d’ablation à l’aval de sa ligne d’équilibre (correspondant à un bilan de masse nul) ; dans les zones de rupture de pente, se forment des séracs qui constituent des zones particulièrement instables, constituées de blocs de glace désolidarisés et entrecoupés de crevasses.

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2  Nature, causes et effets

Au cours de sa chute, la neige est surtout soumise à l’action de la température et à celle plus brutale du vent ; au sol, le manteau neigeux subit des transformations dues à de nombreux facteurs liés à la température, le vent, le rayonnement solaire, le rayonnement thermique, l’humidité de l’air, les précipitations, le flux géothermique, le poids des couches constitutives ; chacune de ces dernières évolue plus ou moins séparément selon sa structure, son épaisseur : les caractéristiques de ce « mille-feuille » et les conditions de sa stabilité se modifient progressivement (on parle d’ailleurs de métamorphose : de faible gradient ou d’isothermie, de moyen à fort gradient ou constructive, de fonte). En outre, la diversité inhérente à la nature des terrains (rugosité en particulier), à leur couverture végétale ou forestière ainsi que, du fait du relief, aux variations de pente et d’exposition s’ajoutent à cette complexité dont la compréhension est pourtant nécessaire pour évaluer le risque d’avalanche.

La présente fiche se limite à une présentation sommaire des éléments permettant d’appréhender les fondements de la prévention du risque. Des informations plus détaillées sont fournies par plusieurs sites internet spécialisés.

 

2.1  Chutes de neige

La neige tombante peut être soit sèche, soit humide et collante, soit mouillée.

Ces deux dernières catégories sont très perturbatrices, notamment pour les infrastructures ou zones urbanisées de vallées ou de plaines, non régulièrement concernées : perturbations graves au trafic (routier, ferroviaire ou aérien), ruptures de réseaux aériens (électriques, téléphoniques), dégâts ou chutes d’arbres, effondrement de structures (toits, serres), etc.

Par ailleurs, la neige sèche, plus légère mais pouvant être transportée par le vent parfois sur de grandes distances, peut s’accumuler à l’occasion d’accidents du relief provoquant alors des congères perturbant fortement la circulation.

 

2.2  Avalanches

Il existe de nombreux types d’avalanche et différentes classifications selon la qualité de la neige, la forme de la rupture, le comportement de l’écoulement.

  • Pour les pratiquants de la montagne, ce seront surtout les déclenchements provoqués qui importent : en effet, dans 9 cas sur 10, les victimes déclenchent leur propre avalanche et ce sont les avalanches de plaque, soit de plaque friable soit de plaque dure, qui sont les plus fréquentes (9 cas sur 10).
  • Plus qu’aux conditions de départ qui requièrent toute l’attention des responsables communaux de la sécurité et des gestionnaires des domaines skiables ou des routes, les aménageurs et les constructeurs s’intéressent principalement aux départs spontanés et aux conditions de l’écoulement (distances d’arrêt, hauteurs et pressions, etc.) ; c’est ainsi que sont distinguées :
    • les avalanches de neige dense ou avalanches coulantes : celles-ci s’écoulent sur un versant ou dans un couloir en suivant le relief et donc en tenant compte de toute éventuelle modification de celui-ci (comme par exemple le dépôt encore en place d’une avalanche récente), avec des vitesses dépassant rarement 120 km/h ; elles peuvent être constituées de neige sèche ou de neige humide et exercent des pressions dynamiques élevées à même de détruire des bâtiments ; par ailleurs, elles entrainent souvent, notamment les avalanches de fond, des blocs rocheux, des arbres, etc. à effet de bélier potentiellement redoutable ;
    • les avalanches aérosol : conditionnées par des épaisseurs de neige sèche et froide conséquentes ainsi que des pentes raides et suffisamment longues pour permettre la formation d’un nuage constitué d’air et de cristaux de neige, elles s’autoalimentent le long de leur parcours et peuvent être précédées ou non par une onde de surpression (le souffle). Elles se développent sur des hauteurs bien supérieures aux avalanches coulantes (de 10 mètres à une centaine ou plus contre 1 mètre à une dizaine pour ces dernières), dévalent les pentes à des vitesses pouvant atteindre au front 300 km/h, s’affranchissent du relief et peuvent causer des dommages sur de vastes périmètres, y compris sur les versants opposés ; si la pression du souffle est faible mais susceptible néanmoins de causer des dégâts (arbres), c’est la violence, l’étendue et aussi la hauteur de l’aérosol (et notamment de sa partie la plus dense) qui expliquent leur effet destructeur. En outre, leur rareté peut surprendre…
    • les avalanches mixtes, constituées des deux types précédemment décrits. D’après les données issues de l’Enquête Permanente sur les Avalanches (EPA), les avalanches mixtes et les avalanches aérosols ne représentent que 10 à 15% du total des avalanches observées en France.

À ces phénomènes s’ajoutent le glissement de la neige sur talus (reptation) qui peut également exercer des pressions importantes sur tout obstacle situé en pied.

 

2.3  Risques glaciaires

Les glaciers peuvent présenter divers aspects en surface (glacier blanc, glacier noir, glacier rocheux, ce dernier type traduisant la présence actuelle ou passée d’un pergélisol) et occuper des emplacements variés (calotte glaciaire, glacier de cirque, glacier de vallée, glacier de versant, glacier suspendu, etc.).

Les principaux risques, hors la chute en crevasse pour les pratiquants de loisirs de montagne, sont liés à la possibilité de :

  • survenance de crues glaciaires et de décrues, dont certaines ont eu, par le passé, des impacts catastrophiques sur les habitats et les activités ;
  • chute de séracs ou de glace, imprévisible, susceptible de déclencher à l’aval une avalanche de neige (cas par exemple des séracs dominant Taconnaz (Haute-Savoie) ;
  • débordement de lacs glaciaires (par exemple suite à une avalanche de glace ou à un mouvement de terrain), voire rupture de leur barrage naturel avec possibilité de crues ou/et de laves torrentielles à l’aval ; ces lacs peuvent être de différents types : lacs de surcreusement les moins dangereux, lacs barrés par une langue glaciaire aux débâcles souvent violentes, lacs de barrage morainique (ou lacs proglaciaires) et lacs supraglaciaires relativement faciles à surveiller et à ausculter ;
  • vidange brusque de poches d’eau soit intra-glaciaires soit sous-glaciaires, à la détection difficile et au comportement mal connu.

 

2.4  Et le changement climatique ?

Le changement climatique entraîne des modifications profondes, déjà mesurables, de l’environnement de montagne, notamment concernant le manteau neigeux en moyenne montagne et aux altitudes basses et moyennes des massifs de haute montagne, ainsi que les glaciers. Ces modifications sont amenées à se poursuivre et s’amplifier dans les prochaines décennies, de façon irréversible d’ici la moitié du 21ème siècle et, avec plusieurs trajectoires possibles, à l’échéance de la fin du 21ème siècle, en fonction de l’évolution future des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire, (notamment, selon que les émissions de gaz à effet de serre baissent fortement jusqu’à atteindre la neutralité carbone planétaire d’ici 2050, ou que les émissions demeurent élevées au cours du 21ème siècle).

En matière d’enneigement, les études mettent en évidence une baisse marquée de l’enneigement à basse altitude et en moyenne montagne au cours des 50 dernières années, superposée à de fortes variations interannuelles. Les projections futures s’accordent sur une poursuite de cette variabilité et de cette baisse, avec une baisse de l’enneigement moyen de 10 à 40 % à l’échéance de la moitié du 21ème siècle, et, pour la fin du 21ème siècle, une stabilisation dans le scénario de neutralité carbone d’ici 2050 ou une poursuite de la baisse en fin de siècle dans le cas de fortes émissions de gaz à effet de serre au 21ème siècle.

En matière d’avalanches, il faut vraisemblablement s’attendre à une modification des types, fréquences et répartitions des phénomènes en relation avec l’évolution des conditions nivo-météorologiques et, notamment de leurs particularités, s’inscrivant dans celle plus générale du climat. Des études ont mis en évidence une augmentation de la proportion des avalanches humides et une diminution de la proportion des avalanches avec une phase aérosol, de même qu’une diminution des distances d’arrêt au cours des 40 dernières années. Aux altitudes basses et moyennes, l’activité globale a elle aussi décrue. Toutefois, il est impossible d’exclure la possibilité de survenance d’évènements extrêmes pouvant atteindre ou même dépasser les plus forts connus à ce jour.

Quant aux glaciers, toutes les études indiquent qu’ils vont poursuivre leur recul et, ceux dont les bassins d’alimentation sont situés en-dessous de leur ligne d’équilibre (qui va remonter malgré des précipitations hivernales stables ou en légère augmentation) disparaître au cours du 21ème siècle. Une plus grande disponibilité de matériaux non figés de ce fait ainsi qu’un dégel superficiel du pergélisol sont de nature à accroître, en altitude, le transport solide par les torrents, voire à provoquer des mouvements de terrain. Par ailleurs, un certain nombre de glaciers froids (situés aujourd’hui au-dessus de 4 000 m environ) et, de ce fait, adhérant à la roche risquent d’évoluer en glaciers tempérés (interface socle rocheux-glace proche de 0°C offrant la possibilité d’un glissement à la base du glacier), avec éventualité selon la topographie d’effondrement en masse. En ce qui concerne les autres phénomènes d’origine glaciaire ou périglaciaires, les études indiquent qu’il faut s’attendre à une  multiplication de leur manifestation (comme par exemple l’apparition de nouveaux lacs pro-glaciaires) sous l’effet de l’augmentation des températures moyennes prévue.

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Page du site de Météo France sur l’enneigement et le changement climatique

 

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La lettre d’information Alpes-Climat-Risques, 2012-2019.
A lire sur le site du PARN

 

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Projet ECANA  sur le site avalanches.fr

 

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Risques-Infos n°39 « événements extrêmes et changement climatique » – Institut des Risques Majeurs. Téléchargeable ici en PDF

 

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Les événements météorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique, Rapport de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), 2018.

 

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3  Mesures de prévention des chutes de neige, avalanches et risques glaciaires

La prévention contre les avalanches est, de même que pour la plupart des risques, une politique événementielle qui se construit sur les retours d’expérience de catastrophes successives, heureusement relativement rares en ce domaine.

C’est la destruction de l’hôpital militaire de Barèges (Hautes-Pyrénées) en 1860 qui est à l’origine des premières mesures de protection : pose de plus de 5 000 pieux en fonte reproduisant une forêt artificielle et construction de barrages en pierre par le génie (Génie militaire). La politique de Restauration des terrains en montagne (lois de 1860, 1864 et 1882) permettra le traitement, essentiellement par le reboisement, d’une centaine de sites avalancheux particulièrement menaçant.

L’avalanche de l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA) à Val d’Isère (Savoie) en 1970 – 39 morts et 40 blessés – ainsi que le même hiver la catastrophe du sanatorium pour enfants le Roc des Fiz au plateau d’Assy (Haute-Savoie) – 71 victimes – du fait de coulées boueuses suite à un important glissement amenèrent le gouvernement à mettre en œuvre les conclusions du rapport Saunier ; parmi les 7 mesures préconisées, découlent notamment la création de l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (ANENA), la réalisation d’une carte inventaire des avalanches, devenue la carte de localisation des phénomènes d’avalanche (CLPA), la pratique du zonage réglementaire (plans des zones exposées aux avalanches (PZEA), plans des zones exposées aux risques naturels (PZERN)), la mise en place d’un service nivo-météorologique, la reconfiguration des services de Restauration des terrains en montagne (RTM), etc.

L’avalanche de Montroc à Chamonix (Haute-Savoie) en 1999 – 12 victimes et 14 chalets détruits – a entrainé, outre la révision du PPR (Plan de Prévention des Risques) communal, la rénovation du dispositif d’observation des avalanches, la rédaction de guides méthodologiques, etc.

Enfin, le retour d’expérience sur la gestion de la crise avalancheuse de l’hiver 2008-2009 dans les Alpes du Sud a été l’occasion de dresser un bilan d’étape sur l’efficacité des mesures prises suite à l’avalanche de Montroc et sur les améliorations encore souhaitables.

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Rapport de la Mission interministérielle d’étude sur la sécurité des stations de montagne, dit rapport Saunier, juillet 1970, 71 p. Téléchargeable ici en pdf et sur le site Observation des avalanches

 

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B. Glass, Ph. Huet, M. Rat et R. Tordjeman, Retour d’expérience sur l’avalanche du 9 février 1999 à Montroc, commune de Chamonix (après phase contradictoire), IGE et CGPC, octobre 2000, 74 p. Téléchargeable sur le site de la Documentation française

 

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Y. Cassayre et D. Laurens, Retour d’expérience sur les avalanches de l’hiver 2008-2009, CGEDD, février 2010, 42 p. + annexes. Téléchargeable ici en pdf et sur le site du CGEDD

 

La réalité du risque glaciaire en France a été rappelée en particulier par les interventions qui ont dû être réalisées en extrême urgence en 1985 sur le lac proglaciaire d’Arsine (Hautes-Alpes), en 2004 sur le lac supraglaciaire de Rochemelon (Savoie) ainsi que depuis 2010 sur la poche d’eau de Tête Rousse (Haute-Savoie) pour éviter à l’aval tout événement catastrophique, du fait d’une éventuelle vidange brutale des eaux ainsi accumulées et des phénomènes érosifs associés (cf. la rupture, dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892, de la poche d’eau du glacier de Tête Rousse qui a provoqué une lave torrentielle ayant fait au moins 175 victimes à Saint-Gervais, en particulier aux thermes du Fayet).

Aussi, le ministère en charge de l’Environnement, par sa Direction générale de la prévention des risques (DGPR), a initié un programme d’actions visant à prévenir de tels risques (plan national interministériel pour la prévention et la gestion des Risques d’Origine Glaciaire et Périglaciaire-ROGP ). Ce plan est en cours d’élaboration par le RTM et INRAE et sa construction fait appel à des contributeurs tels que scientifiques, experts et services opérationnels. Il visera à coordonner et poursuivre l’amélioration de la connaissance, mais aussi à mobiliser conjointement l’État à l’échelle nationale et déconcentrée et les collectivités locales et à améliorer la culture du risque face à des phénomènes en évolution, celle des riverains et celle des touristes, des habitants et des usagers de la montagne.

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Séminaire technique « Gestion des risques d’origine glaciaire et périglaciaire », 12-13 mars 2012 sur le site risknat.org

 

3.1  La connaissance des phénomènes, des aléas et des enjeux

La carte de localisation des phénomènes d’avalanche (CLPA), l’enquête permanente sur les avalanches (EPA) et le dispositif sites sensibles aux avalanches (SSA) sont les composants essentiels du système d’information consacré aux avalanches, mis à disposition de tous par le ministère en charge de l’Environnement sur le site www.avalanches.fr ; outre les données collectées par l’Office national des forêts (ONF) (agences et RTM) et l’INRAE (ex-Irstea), régulièrement actualisées, ce site donne également accès à toute la documentation associée : méthodologies, précautions d’emploi, fiches signalétiques, bibliographie complète des travaux inspirés par le SI avalanche, etc.

  • La carte de localisation des phénomènes d’avalanche (CLPA) :

Cette cartographie des limites extrêmes d’évènements connus, couvrant environ 850 000 ha dans les massifs alpin et pyrénéen, fait l’objet d’une mise à jour annuelle, avec report d’événements nouveaux, et/ou de modifications quant à des événements anciens. Ce n’est en aucun cas une cartographie d’aléas ou de risques ; c’est par contre un document de référence à prendre en compte préalablement à tout aménagement ou dans un objectif de gestion de crise.

Elle est également accessible sur le Géoportail, permettant ainsi une visualisation très rapide des avalanches connues sur un site ou un secteur déterminé, sous réserve qu’il soit effectivement couvert par une CLPA ; ne peuvent cependant être directement consultés les documents associés et la mise à jour des emprises n’est actuellement pas effectuée aussi régulièrement que sur le site www.avalanches.fr.

  • L’enquête permanente sur les avalanches (EPA) :

C’est une chronique descriptive d’événements d’avalanches sur des sites sélectionnés, enregistrée depuis environ 1900 sur les Savoie puis étendue vers 1920 aux autres départements alpins et en 1963 aux départements pyrénéens par l’administration des Eaux et Forêts puis par l’ONF avec le concours du CTGREF devenu ensuite Cemagref, Irstea et enfin INRAE.

Ces données (plus de 100 000) sont utilisées à fins diverses : prévention locale, études à base statistique pour mieux cerner la variabilité des phénomènes, pour évaluer l’impact éventuel du changement climatique ou pour développer des modèles probabilistes en vue d’une gestion intégrée à long terme du risque d’avalanche (cf. projet MOPERA (modélisation probabiliste pour l’étude du risque d’avalanche)et projet ECANA).

Une importante opération de rénovation a été menée entre 2002 et 2006, conduisant à redéfinir les sites à observer, les conditions d’observation et les modalités de collecte des données. Environ 3 000 sites font actuellement l’objet d’observations de toutes les avalanches qui s’y produisent au-delà de seuils prédéfinis.

  • Le dispositif sites sensibles aux avalanches (SSA) :

Suite au rapport de l’Inspection générale de l’environnement (IGE) – Conseil général des ponts et chaussées (CGPC) sur l’avalanche de Montroc et à la demande du ministère en charge de l’Environnement, les services (inter)départementaux RTM de l’ONF ont établi en 2003 une liste des sites d’avalanches concernant des enjeux de bâtiment et de communication dans les 13 départements les plus concernés (soit 3 191 sites dont 1 276 concernant des bâtiments, domaines skiables et domaines de montagne non aménagés exclus).

À partir d’une méthodologie développée par le Cemagref (aujourd’hui INRAE) et avec l’appui de ce dernier, les services RTM ont ensuite identifié pour l’ensemble des départements français soumis au risque d’avalanche les sites les plus sensibles (bâtiments habités et accessibles par une voie ouverte à la circulation hivernale) avec indication de leur degré de vulnérabilité : ces seuls sites relèvent de l’appellation SSA.

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MEEDDAT, ONF et Cemagref, Guide d’utilisation des cartes de localisation des phénomènes d’avalanche, 2008, 8 p. Téléchargeable ici en PDF et sur le site www.avalanches.fr

 

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CLPA, EPA, SSA, projets MOPERA et ECANA sur le site www.avalanches.fr

 

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Base de données de RTM sur le site rtm-onf.ifn.fr

 

En ce qui concerne les risques glaciaires, une base de données européenne d’événements d’origine glaciaire a été constituée en 2004 dans le cadre du projet GlacioRisk ; un nouveau projet Interreg Alcotra (Alpes latines coopération transfrontalière) a été mené sur la période 2010-2013 pour apporter des réponses aux risques induits par le retrait glaciaire : GlaRiskAlp. Au niveau national français, il n’existe pas actuellement de dispositif véritablement coordonné s’appuyant sur les divers systèmes d’observation, voire de surveillance, existants (IGE, Parcs nationaux, RTM/ONF, INRAE, Association Moraine) ou s’avérant prometteurs (observations satellitaires par exemple).

 

3.2  La surveillance, la prévision, la vigilance et l’alerte

Météo France établit et diffuse deux types d’information selon le public concerné :

  • À l’attention des pratiquants de la montagne enneigée (ski hors domaines sécurisés des stations : ski hors-piste en station, ski-alpinisme, randonnée à raquettes, etc.), des bulletins d’estimation du risque d’avalanche (BRA) sont émis chaque jour ou au moins 2 fois par semaine selon la période d’observation (hiver- printemps) pour chacun des différents massifs constitutifs des Alpes, des Pyrénées et de la Corse.

Cette prévision s’appuie sur un réseau de stations automatiques de haute montagne mesurant en temps réel hauteurs de neige, température et vent et sur un réseau d’observateurs nivo-météorologiques (pour l’essentiel, pisteurs-secouristes des stations de ski) effectuant des mesures de terrain.

Le niveau de risque d’avalanche peut alors être explicité au niveau de chaque massif, traduit sous forme de degré sur une échelle européenne à cinq niveaux (décrite dans le guide avalanche de Météo France référencé ci-dessous) et mis à disposition du public. Il est également matérialisé dans les stations, le cas échéant après adaptation locale, par des pictogrammes faisant directement référence aux 5 niveaux de risque d’avalanche pour attirer l’attention du public sur les conditions régnant hors du domaine sécurisé de la station.

  • À l’attention des préfectures, des services, des élus et du grand public, la carte de vigilance météorologique concernant par département d’une part le risque d’avalanche (uniquement pour les départs spontanés) et, d’autre part, le risque neige-verglas est mise à disposition, comme pour les autres risques suivis, au moins 2 fois par jour dans un objectif de protection civile avec, lorsqu’un département est classé en orange ou en rouge, une procédure de suivi spécifique et la diffusion d’un bulletin de vigilance décrivant le phénomène et prodiguant, au vu de ses conséquences prévisibles, les conseils de comportement appropriés.

C’est à partir du niveau orange qu’est mis en œuvre par le préfet de zone ou de département un dispositif d’alerte destiné aux maires, aux conseils départementaux et aux services opérationnels.

Pour plus d’informations : https://meteofrance.com/comprendre-la-meteo/precipitations/avalanche-comment-sinformer

Au niveau local, une prévision complémentaire, plus fine, est bien souvent nécessaire : c’est ce que font depuis longtemps les services des pistes des stations pour sécuriser leur domaine skiable ainsi que plus récemment les gestionnaires de réseaux routiers et certaines communes particulièrement menacées, par passation de conventions sur la saison, soit avec des services assurant déjà cette mission de prévision locale du risque d’avalanche (PLRA) à proximité immédiate (comme les services des pistes), soit avec des experts spécialisés. La prévision est un exercice délicat qui nécessite l’intervention de l’expert sur toute la période hivernale (et pas seulement à l’occasion d’une situation de pré-crise ou lors de celle-ci) : il convient en effet de bien maîtriser l’historique des sites, de connaître l’évolution des conditions nivo-météorologiques au cours de la saison et les avalanches déjà survenues, d’assurer un suivi régulier des conditions d’enneigement et de l’évolution du manteau neigeux, de définir des seuils d’alerte, etc.

Le tableau ci-après dresse une comparaison sommaire et purement indicative entre ces trois approches vis-à-vis du risque d’avalanche :

 

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Météo France, Guide avalanche (saison 2018-2019), 
Téléchargeable ici en PDF et sur le site de Météo-France

 

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Page des Prévisions Montagne – bulletins neige et avalanches sur le site de Météo France

 

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Carte de vigilance pour la métropole, sur le site de Météo-France.

 

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Site Data-avalanche.org

 

 

3.3  L’éducation et l’information préventive

Aux actions générales menées par l’État, sur une base identique et avec les adaptations nécessaires à la nature du risque, s’ajoutent celles très spécifiques conduites par l’ANENA, les différents clubs (Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME), etc.) et les professionnels de la montagne (notamment guides, accompagnateurs, pisteurs-secouristes).

La création de l’ANENA, suite au rapport Saunier, répondait à un besoin de coordonner et susciter des actions ou recherches dans les domaines de la neige et des avalanches, de favoriser la concertation entre spécialistes et de diffuser les informations permettant une meilleure prise en compte du risque par les usagers. Aujourd’hui, ses actions sont surtout orientées vers la formation du personnel des stations de ski (notamment pisteurs-secouristes en charge du déclenchement préventif des avalanches et maîtres-chiens) et vers la formation/information préventive des randonneurs (à ski, à raquettes, …) et des pratiquants de ski hors-piste.

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Fiche DGi1 : Information préventive des populations

 

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Site de l’ANENA

 

3.4  La prise en compte des risques dans l’aménagement et l’urbanisme

C’est véritablement suite au rapport Saunier (1970) qu’une méthodologie s’est développée en France sur les modalités pratiques de la prise en compte du risque dans l’aménagement, d’autant qu’en montagne le développement des stations de ski (Plan neige) concernait souvent des sites vierges et peu ou pas étudiés. À l’époque, le CTGREF et les directions départementales de l’agriculture et de la forêt (DDAF), appuyés par les services RTM alors placés sous leur autorité, développèrent, en coordination avec les directions départementales de l’équipement (DDE), des savoir-faire particuliers au travers des PZEA et PZERN (documents informatifs, constitués d’un zonage et d’un règlement – contenant alors des dispositions d’urbanisme et souvent aussi des dispositions constructives – et devenant opposables soit par intégration dans un plan d’occupation des sols (POS), soit via la procédure du R111-3 du Code de l’urbanisme).

L’expérience ainsi acquise dans le domaine des avalanches, comme parallèlement en matière d’instabilités de terrain et d’inondations, fut à la base ensuite de la conception des plans d’exposition aux risques naturels prévisibles (PER) puis des plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN).

La cartographie de l’aléa se fait à dire d’expert, avec, de plus en plus, en complément, le recours à des modélisations ; toutefois, à ce jour, celles-ci ne font pas le sujet d’un cadrage national permettant une prise en compte homogène du risque (concernant par exemple les conditions de départ ou la nature de la pression dynamique à retenir comme critère d’intensité).

Dans les zones à risque considéré comme acceptable, l’urbanisation (regroupement, forme des bâtiments) doit être conçue en conséquence et prendre en compte les sollicitations exercées par de possibles avalanches. La consultation du guide construire (voir § 3.5) peut déjà guider la réflexion à l’occasion de l’élaboration d’un PPRN ou, par intégration directe de l’aléa, d’un plan local d’urbanisme (PLU) ainsi que lors de l’instruction d’un dossier d’urbanisme en l’absence de tout document réglementaire ou en cas de connaissance de données nouvelles (événements, expertises).

Un guide méthodologique spécifique PPR avalanches est mis à disposition depuis 2015. Du fait des craintes de mise en cause judiciaire exprimées par de nombreux élus, experts, fonctionnaires et responsables de collectivités territoriales, que ce soit du fait du zonage ou lors de la gestion de crise, celui-ci n’a pas pris en compte les événements exceptionnels (problématique par ailleurs beaucoup plus générale et non spécifique au seul risque d’avalanche). Une note méthodologique complémentaire sur la qualification et la cartographie des avalanches de référence exceptionnelles dans les plans de prévention des risques naturels est cependant disponible depuis janvier 2022. Cette note s’intéresse a ce qui se passe « au-delà » de la valeur centennale de référence.

D’une façon très générale, toute décision dans le domaine des risques doit tenir compte de la notion d’incertitude ; celle-ci est particulièrement élevée en ce qui concerne le risque avalancheux (par exemple, pour l’appréciation des périodes de retour et de la détermination de l’avalanche ou des avalanches de référence, l’interaction écoulement/obstacle, les conditions de déclenchement) : l’amélioration des connaissances est aujourd’hui recherchée grâce à des projets soutenus par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche), des financements locaux, et au travers de programmes européens, tels que Interreg Alcotra, qui, par la coordination des équipes de chercheurs permettent une meilleure valorisation des expérimentations de laboratoire ainsi que des mesures de terrain dont celles effectuées sur des sites pilotes spécialement équipés (tels que Lautaret (Hautes-Alpes) ou Taconnaz (Haute-Savoie) en France, La Sionne en Suisse, Mount Pizzac et Punta Seehore en Italie, etc.).

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Fiche DGa2 : La traduction des aléas en zonage réglementaire

 

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Fiche DGa3 : Plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) et Plan de prévention des risques miniers (PPRM)

 

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Plan de prévention des risques naturels Avalanches : Guide méthodologique (PDF – 8.18 Mo) , MEDDE, 2015. Téléchargeable ici en PDF et sur le site du Ministère en charge de l’Ecologie

 

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Qualification et cartographie des avalanches de référence exceptionnelles dans les plans de prévention des risques naturels (PPRN), DGPR, janvier 2022, 26 p. Téléchargeable ici en PDF et sur le site du Ministère en charge de l’Ecologie

 

picto-pdfP. Guignard et J.-Y. le Gallou, Modalités de prise en compte des avalanches exceptionnelles pour améliorer la prévention des risques et renforcer la sécurité des personnes, CGEDD et IGA, avril 2011, 75 p. Téléchargeable ici en pdf et sur le site du CGEDD

 

 

3.5  La réduction de la vulnérabilité au niveau des enjeux

Si le risque d’avalanche n’apparaît pas acceptable vis-à-vis de la sécurité des personnes, il convient de recourir aux mesures de délocalisation par voie amiable ou à défaut par expropriation.

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Fiche DGa5 : Outils fonciers pour délocalisation de biens gravement menacés

 

Pour tout projet en zone de risque acceptable, les constructeurs auraient intérêt à se reporter au guide ministériel diffusé en 2004 ; ils pourront aussi utilement compléter leur documentation, notamment pour dimensionner les structures, par la lecture du cahier de recommandations mis à disposition des constructeurs, des assurés et aussi des autorités (suisses) par l’Association des établissements cantonaux d’assurance incendie suisses (VKF/AEAI) pour leur permettre de se prémunir individuellement, qu’il s’agisse de bâtiments existants ou à réaliser.

En matière de neige, c’est l’Eurocode 1 qui s’applique désormais, avec ses annexes nationales (en substitution aux règles antérieures neige et vent) en matière de dispositions constructives, mais ici encore le cahier correspondant VKF/AEAI peut apporter des précisions techniques complémentaires.

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Fiche DGa9 : Réduction de la vulnérabilité sur le bâti existant

 

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MEDD et METLTM, Construire en montagne : la prise en compte du risque d’avalanche, 2004, 80 p. Téléchargeable ici en PDF

 

 

3.6  Les dispositifs de protection collective

Le choix d’un dispositif de protection collective peut s’avérer délicat, compte tenu de diverses contraintes, telles que celles inhérentes au site d’implantation, au phénomène avalancheux, aux enjeux et aux objectifs de protection, à la réglementation, au financement, etc. Par ailleurs, au vu de l’évolution des connaissances ou de la réglementation, de l’expérience acquise, etc., une révision périodique du dispositif ne peut jamais être exclue.

Les mesures mises en œuvre peuvent être complémentaires associant, par exemple, défense temporaire et défense permanente ou génie civil et génie biologique :

  • Défense temporaire :
    • sur domaine skiable, damage des pistes (qui accroît la cohésion au sein et entre les différentes couches du manteau neigeux) ;
    • déclenchement préventif des avalanches, effectué toujours sous la responsabilité du maire et selon des règles de sécurité strictes définies par le plan d’intervention pour le déclenchement des avalanches (PIDA) pour assurer la protection du domaine skiable ou de routes (quel que soit leur statut) ; et, si nécessaire, leur fermeture ;
    • évacuation préventive ou restrictions dans les déplacements en ce qui concerne les lieux habités et leurs abords.
  • Défense permanente :
    • protection active dans les zones de départ (secteurs de déclivité comprise entre 30 et 50° en général, zones de décrochement) par modification de la rugosité du sol (banquettes étroites, drainage), par reboisement, par mise en place d’ouvrages de génie civil pour fixer le manteau neigeux (râteliers, claies, filets) ou pour utiliser l’action du vent (barrières à neige, vire-vents, toits-buses) ;

    • protection passive à proximité des enjeux par déviation (galerie, tremplin, tourne, digue, étrave), par freinage (tas, dent, etc.), par arrêt (digue, mur) ou par signalisation (détecteur routier d’avalanche par exemple).

Vis-à-vis de la neige (et du verglas), la défense temporaire se trouve privilégiée : salage, déneigement, gestion de la végétation à proximité des constructions et des infrastructures sensibles, notamment linéaires (lignes électriques par exemple à défaut de leur enfouissement). Dans le cas particulier de la lutte contre les congères, les actions porteront essentiellement sur le contrôle et l’utilisation du vent (reboisement ; barrières et filets à neige) ainsi que sur le remodelage, si nécessaire, des terrains au droit ou à proximité de l’enjeu (cas par exemple de routes encaissées ou pourvues d’accotements inadaptés).

Pour sécuriser les lacs glaciaires, les techniques utilisées consistent à conforter les déversoirs naturels ou à abaisser leur niveau, à recourir au pompage ou à mettre en place un système de vidange permanente (galerie par exemple), à installer un dispositif de vigilance et d’alerte associé à des mesures d’évacuation, avec prise en compte dans le plan communal de sauvegarde (PCS).

Pour rester opérationnel, tout dispositif de protection doit enfin pour rester opérationnel faire l’objet d’une surveillance régulière attentive et ensuite, si nécessaire, des entretiens préconisés ; une attention particulière doit être portée à la forêt dans les zones de départ (prise en compte d’une éventuelle perte d’efficience, modalités d’exploitation adaptées, protection en cas d’avalanches se déclenchant également en amont, etc.).

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Fiche DGa8 : Les ouvrages de protection collective contre les risques naturels

 

 

3.7 La préparation aux situations critiques

Sur domaine skiable, le maire est responsable de la sécurité et des secours dans le cadre de son pouvoir de police générale : il établit notamment le plan communal d’organisation des secours et confie par convention au service des pistes les diverses missions de sécurisation des pistes, d’information des pratiquants, d’organisation des secours, etc. Le domaine skiable d’une station correspond au territoire accessible par gravité depuis le sommet des remontée mécanique et comporte donc aussi bien les pistes sécurisées, balisées, ouvertes et fermées par le service des pistes que le domaine hors-piste ni sécurisé ni balisé, fréquenté sous la responsabilité des skieurs qui doivent s’équiper en conséquence ; ce domaine hors-piste peut être interdit partiellement, dans l’espace et dans le temps, par le maire en s’appuyant sur l’existence de risques majeurs.

Hors du domaine skiable, la responsabilité des pratiquants est entière : pour minimiser la prise de risques, ils doivent préparer avec soin leur sortie en tenant compte de la composition de leur groupe et en s’appuyant sur divers outils d’aide à la décision, dont en particulier le BRA ; selon les conditions rencontrées sur le terrain, ils pourront être amenés à modifier leur itinéraire, à limiter leurs ambitions, voire à renoncer ; ils doivent enfin être correctement équipés (vêtements chauds, couverture de survie, trousse de secours, etc.) et se munir de l’ensemble détecteur de victime d’avalanche (DVA) + sonde + pelle – et savoir l’utiliser – car l’auto-sauvetage est primordial, les chances de survie étant importantes en cas de dégagement dans le premier quart d’heure et diminuant fortement ensuite, pour devenir quasi nulles après une heure d’ensevelissement.

Dans la mesure où sur ce domaine « montagne », les moyens nécessaires à la recherche, à l’appareillage et au transport des accidentés (généralement suite à des activités sportives ou de loisirs) nécessitent des ressources humaines et des moyens dépassant les capacités d’une commune, c’est l’État qui assure les secours : aussi, le préfet élabore et met en œuvre le plan départemental de secours en montagne dans le cadre du dispositif ORSEC (Organisation de la réponse de sécurité civile), en faisant appel notamment aux unités spécialisées de la gendarmerie, des compagnies républicaines de sécurité (CRS) et, le cas échéant, du service départemental d’incendie et de secours (SDIS).

Pour les communes susceptibles d’avoir à gérer une situation de crise avalancheuse menaçant des habitations, isolées ou non, ou des voies d’accès, il ne peut être que recommandé aux maires concernés d’établir et de faire vivre un plan communal de sauvegarde (PCS), que celui-ci soit obligatoire ou non : en effet, la gestion de crise se prépare hors période de crise, au travers notamment d’exercices de simulation, afin d’être apte à répondre le moment venu à tous les aspects d’un tel épisode et dans toutes ses phases. Pour aider les maires et leurs services à faire face à de telles situations, l’ANENA a mis à disposition un guide pratique sur la préparation et la gestion d’une crise avalancheuse.

Indépendamment du recours éventuel à un prestataire chargé de la prévision locale du risque, le maire peut constituer, si elle n’existe pas, une commission locale de sécurité (ou une section spécialisée de la réserve communale de sécurité civile (RCSC)) et lui confier diverses missions telles que : en début de saison s’assurer que toutes les dispositions prévues sont bien opérationnelles, observer, servir de relais d’information et, en situation de pré-crise ou de crise participer à l’analyse des données recueillies, évaluer la situation, conseiller, etc.

 

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Fiche R8 : Plan communal de sauvegarde (PCS)

 

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Fiche R9 : Réserves communales de sécurité civile (RCSC)

 

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Fiche R10 : Traitement au niveau local de la vigilance et de l’alerte

 

picto-pdfANMSM, Prévention, Sécurité, Secours sur les domaines skiables – guide pratique à l’usage des maires, décembre 2018, 132 p. Téléchargeable ici en PDF et sur le site de l’ANMSM

 

picto-pdfANENA, Guide pratique à l’intention des élus et des services communaux pour la gestion d’une crise Avalanche, hors activités sportives, mars 2013, 101 p. Téléchargeable ici en pdf et sur le site de l’ANENA

 

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Pour en savoir plus :

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Site de l’ANENA

 

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Site de l’INRAE , division Érosion Torrentielle Neige et Avalanche

 

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Site https://www.avalanches.fr/

 

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Site Data-avalanche.org

 

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Site du Projet Alcotra RiskNat – Gestion des territoires de montagne (dont DynAval, pergélisol)

 

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Site du service d’observation GLACIOCLIM