L’anticipation est la clé de voûte de tout dispositif de gestion de crise. Anticipation lors du travail de planification des secours et de la sauvegarde où l’on prépare l’organisation et les réponses possibles en fonction des risques identifiés du territoire, mais également anticipation lors de la gestion d’un évènement.
Concernant le risque inondation, les prévisions et observations hydrométéorologiques fournies par les dispositifs d’anticipation précités doivent permettre à la commune de mettre en place une logique d’adaptation progressive tenant compte du contexte local du risque. Il s’agit de sortir d’une logique du tout ou rien en termes de réponse opérationnelle pour passer au concept de montée en puissance de l’organisation et des actions à mettre en œuvre. Cette montée en puissance de la réponse opérationnelle doit être planifiée par la commune en fonction de :
Les réflexions sur les seuils de déclenchement des actions sont un des enjeux principaux du volet « inondation » du PCS. Il n’y a pas de standard en la matière et ces seuils ne peuvent être que déterminés localement.
La gestion opérationnelle d’un évènement consiste à faire monter en puissance le dispositif de gestion de crise en fonction des informations délivrées par les outils d’anticipation. La mobilisation doit être en relation avec la gravité des conséquences attendues mais aussi en fonction des incertitudes et des délais d’anticipation. La gestion opérationnelle d’un évènement consiste ainsi, dans un premier temps, à identifier le phénomène possible puis, dans un second temps, à mettre en œuvre un plan d’intervention gradué pour y répondre. Ensuite, en fonction des remontées d’informations du terrain, il conviendra si nécessaire d’adapter les actions prévues dans le plan d’intervention gradué à la situation réelle.
Pour les inondations à cinétique rapide, compte tenu des incertitudes de prévision et des caractéristiques propres de chaque territoire par rapport aux risques, un changement de couleur de vigilance « pluie-inondation » constitue la première étape de la phase d’anticipation. Le préfet, après analyse du contexte, peut prendre si nécessaire des mesures préventives et procéder à l’alerte de certains services et maires. Cette alerte des acteurs a pour objectif de déclencher une montée en puissance des dispositifs de sauvegarde et de secours. Pour autant, en fonction de la situation, des actions et des décisions locales sont à prendre sans attendre l’alerte départementale. Au niveau local, pour les maires concernés, cela doit se traduire par une posture d’anticipation par rapport à leur territoire consistant à assurer un suivi actif. En fonction des informations collectées, de la connaissance du fonctionnement hydrologique local et des risques sur la commune, un dispositif de surveillance peut être activé pour observer et suivre l’évolution des précipitations et des débits des cours d’eau sur le territoire communal.
Le travail de planification du volet « inondation » du PCS est l’occasion pour tous les acteurs impliqués :
Il permet de définir et d’organiser par anticipation les actions à mettre en œuvre par la collectivité pour limiter ou atténuer les conséquences des inondations. La planification est un des moyens de réduire le temps de réalisation des actions.
La mise en œuvre des actions doit ainsi être organisée chronologiquement. Pour chaque scénario d’inondation identifié, il faut élaborer un plan d’intervention gradué qui définit les seuils de déclenchement des actions en fonction des conséquences (de la gravité) du phénomène sur la commune et des ressources mobilisables.
Dispositif aux composantes techniques, humaines et organisationnelles, un PCS n’est pas qu’un simple document papier ou informatique. Il doit également être composé d’outils adaptés, permettant aux membres de l’organisation de crise de pouvoir gérer la crise liée à l’inondation plus aisément. Les principaux outils utiles au pilotage de toute gestion de crise sont les suivants :
Pour les inondations, ces outils s’appuient sur le plan d’intervention gradué.
Les niveaux du plan d’intervention gradué doivent être déterminés par des niveaux de mobilisation pouvant être chiffrés. Afin d’éviter toute confusion, le code couleur du plan d’intervention gradué ne doit pas reprendre celui des dispositifs officiels de vigilance météorologique et crues.
Construire les outils de pilotage de la gestion de crise.
Cf. Fiche F : Développer des outils pour le Poste de Commandement Communal.